Cette semaine pour notre Women Crush Wednesday, le choix nous est apparu plutôt évident. Un choix partagé avec les 243 594 Montréalais qui ont élu leur nouvelle mairesse, Valérie Plante.
Dimanche 5 novembre, Montréal a donc élu sa première mairesse. La cheffe de Projet Montréal depuis décembre 2016, anciennement conseillère de la ville dans le district de Sainte-Marie accède à l’hôtel de ville après une campagne rondement menée. Avant sa carrière en politique elle a notamment dirigé Filles d’Action, un organisme qui vient en aide au femmes et aux jeunes filles.
Très présente sur le terrain, et les réseaux sociaux, son personnage énergique et authentique a séduit. Valérie Plante prend le métro, Valérie fait du vélo, Valérie est au marché. La nouvelle mairesse de Montréal reste une citoyenne comme les autres, une mère, une cycliste, une consommatrice et ses priorités sont centrées sur le quotidien concret des Montréalais. Transports en commun, logements sociaux, fiscalité résidentielle et commerciale. Elle prévoit d’ailleurs de continuer à prendre le métro et son vélo, une situation inédite pour la police qui doit élaborer un nouveau plan de protection. En se basant sur ses engagements et ses actions, Valérie Plante et sa personnalité rafraîchissent le paysage politique, et ça fait du bien.
Pas de grands projets faramineux pour mettre « Montréal sur la carte » comme son prédécesseur. Mais le projet de ligne rose, sa mesure phare. Une nouvelle ligne de métro qui relie Lachine à Montréal-Nord en passant par le centre-ville. En plus de cette nouvelle ligne rose, le prolongement vers l’Est de la ligne bleue est envisagé. Ces chantiers qui concernent Montréal devront néanmoins être étudiés à des échelles qui dépassent la nouvelle mairesse avant d’être mises en place, mais ces élections ont montré que la population souhaitait un changement. Projet Montréal contrôle désormais 11 des 19 arrondissements de l’île de Montréal, et deux alliés dans ses projets d’amélioration des transports en commun. Sylvie Parent élue à Longeuil et Marc Demers élu à Laval souhaitent également prolonger les lignes jaune et orange. Mais attention, ligne rose, bleu, jaune et orange, ça commence à faire beaucoup …
Arrondissements contrôlés par chacun des partis :
- Projet Montréal (11) : Ahuntsic-Cartierville, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Lachine, Le Plateau-Mont-Royal, Sud-Ouest, L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève, Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Outremont; Rosemont–La Petite-Patrie, Ville-Marie, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension;
- Équipe Denis Coderre pour Montréal (6) : Montréal-Nord, Pierrefonds-Roxboro, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Saint-Laurent, Saint-Léonard, Verdun;
- Autres (2) : Anjou (Équipe Anjou), LaSalle (Équipe Barbe Team).
Même si concrètement, elle ne peut pas prendre seule toutes les décisions en faveur de ses projets, on souhaite à la nouvelle mairesse beaucoup de succès pour tenir ses engagements. Elle estime par exemple le coût de sa ligne rose à 6 milliards de dollars, un chiffre basé sur les modèles de Paris et Barcelone avec des grands tunneliers d’une nouvelle génération. Une technologie qui s’est développée en Allemagne notamment.
« Plus puissants, ces outils sont faits sur mesure : en fonction de la dureté de la roche, la roue de coupe n’est pas conçue de la même façon. Résultat, il faut compter 10 000 heures de travail pour concevoir chaque tunnelier. Et encore près de 60 000 heures pour le fabriquer. »
Entre la validation du projet de ligne rose et le jour de son entrée en service, vous aurez compris que plusieurs années vont s’écouler. Mais la volonté de la mairesse d’améliorer sur le long terme les infrastructures de transport, les routes et la gestion du trafic est un pas dans la bonne direction.
A une époque où la société de consommation gagne de plus en plus de terrain, les intérêts des compagnies priment souvent sur ceux des individus. La présence de Valérie Plante à la mairie de Montréal, laisse présager que la voix des citoyens sera mieux entendue et défendue.